Explosion des data centers : la Belgique peut-elle tenir le choc ?

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Nous le savons tous : les data centers sont le moteur invisible du monde numérique. Ils stockent, traitent et diffusent une quantité colossale de données, soutenant tout, des plateformes de streaming aux applications d’intelligence artificielle. Mais derrière ces avancements technologiques se cache une réalité bien moins reluisante : ces infrastructures sont de véritables ogres énergétiques.

En Belgique, où l’eau est une ressource sous tension et où le coût de l’électricité ne cesse de fluctuer, l’essor des data centers soulève de sérieuses questions. Saviez-vous, par exemple, que le data center de Google à Saint-Ghislain consomme autant d’eau qu’une petite ville chaque année ? Ou que la consommation d’électricité des data centers en Europe pourrait tripler d’ici 2030 ?

Face à ces défis, certaines villes commencent à tirer la sonnette d’alarme. De Zeewolde aux Pays-Bas à Lleida en Espagne, des communautés se mobilisent pour freiner l’expansion des data centers, jugés trop gourmands en ressources et trop peu bénéfiques pour l’économie locale.

Alors, comment concilier développement numérique et responsabilité environnementale ? Une partie de la réponse réside dans l’adoption d’une infrastructure IT circulaire, permettant d’optimiser les ressources existantes, de limiter le gaspillage et de réduire l’impact écologique des nouvelles installations.

Dans cet article, nous décryptons les enjeux de cette croissance non maîtrisée et explorons les solutions pour une transition plus durable.

Consommation d’eau et d’électricité

Les data centers sont de véritables gouffres énergétiques. En effet, leur fonctionnement nécessite une quantité d’eau (et/ou d’électricité) considérable pour le refroidissement des équipements. Le data center de Google à Saint-Ghislain est le plus gros consommateur en Europe, utilisant environ un million de mètres cubes d’eau par an, équivalent à la consommation annuelle d’environ 10700 ménages. 70% de cette eau s’évapore pendant le processus de refroidissement, et 30% est rejetée dans la rivière. Contrairement à beaucoup d’autres data centers, l’eau utilisée est principalement non-potable, mais l’impact sur l’environnement reste difficile à établir précisément.

Avec l’augmentation de la demande liée à l’intelligence artificielle et à l’Internet des objets, cette consommation va exploser dans les années à venir. En Belgique, où les ressources en eau sont déjà soumises à des pressions croissantes (elle est la seule nation d’Europe du Nord à figurer sur la liste des pays en stress hydrique – c’est à dire qu’elle utilise chaque année la majeure partie de ses réserves d’eau renouvelables), cela pose un sérieux problème. D’autant plus que la consommation d’eau des data centers est souvent un angle mort de la croissance numérique, avec très peu d’obligations pour les opérateurs de divulguer leurs chiffres. (une situation qui va être amenée à changer progressivement, notamment avec la directive européenne sur l’efficacité énergétique de Juillet 2023 qui a contraint les data centers de plus de 500kW à plus de transparence niveau consommation d’énergie et efficacité)

La consommation électrique est tout aussi préoccupante :  les data centers représentent environ 3% de la consommation européenne d’électricité, et leur consommation va continuer d’augmenter, jusqu’à tripler en 2030 selon McKinsey. En Belgique, où le coût de l’énergie est élevé et souvent instable, cela complique encore plus la situation. Les fournisseurs de services cloud hésitent à investir dans de nouvelles infrastructures en raison des coûts associés et de l’incertitude quant à l’approvisionnement énergétique, et les pouvoirs publics commencent à hésiter à fournir des autorisations de construction, notamment au vu des nombreuses mésaventures à l’international.

Exemples internationaux et leçons à tirer

Bien que les data centers soient essentiels, ils ne sont pas toujours bien accueillis. De plus en plus de communautés rejettent les projets qui privilégient les géants de la technologie au détriment des ressources locales :

  • Zeewolde, Pays-Bas : En 2022, les habitants ont bloqué les plans de Meta visant à construire le plus grand data center d’Europe, craignant une pression trop importante sur le réseau électrique et une consommation d’eau excessive.
  • Cerrillos, Chili : Les habitants ont voté contre un data-center de Google qui aurait utilisé 170 litres d’eau par seconde dans une région sujette à la sécheresse.
  • Amsterdam et Dublin : Ces villes ont gelé les nouvelles approbations de data centers en raison des pénuries d’énergie, ce qui pousse les développeurs vers l’Europe du Sud.
  • Espagne : Des mouvements citoyens comme Tu nube seca mi río (“Ton nuage assèche ma rivière”) contestent le complexe de Meta à Talavera de la Reina, arguant qu’il exacerbe le stress hydrique tout en offrant peu d’emplois locaux, tandis que Lleida est récemment devenue la première ville à interdire les data-centers, le maire faisant valoir qu’ils “ne contribuent pas à l’économie locale”.

Vers une infrastructure IT circulaire…

Face à ces défis, il est impératif que les entreprises ayant recours à des data centers, en plus de prendre en considération les variables écologiques dans leurs plans de développement, s’engagent dans une démarche d’infrastructure IT circulaire pour leur matériel. Cela permettra non seulement une réduction de la consommation d’eau et d’électricité, mais aussi une optimisation des ressources existantes, et la réduction des émissions dues à la fabrication de nouveaux équipements. Chez Ynvolve, nous sommes convaincus depuis presque 20 ans de la nécessité de changer de paradigme.

Grâce à une infrastructure circulaire, vous bénéficierez :

  • D’une configuration prévue exactement pour vos besoins, sans goulot d’étranglement ni matériel trop puissant et coûteux.
  • D’un prix très attractif (nous atteignons régulièrement des réductions de 80% par rapport à des configurations neuves)
  • D’un design modulaire : il est facile d’adapter vos configurations pour tous vos besoins d’expansion, encore une fois à coût très avantageux.

…et une croissance maîtrisée

Il est tout à fait possible d’allier croissance et respect des ressources. . En s’inspirant de nombreux exemples à travers le monde et en adoptant une stratégie circulaire, les entreprises peuvent conjuguer innovation et responsabilité. Cela implique :

  • Exiger plus de transparence : Demandez à vos fournisseurs les données vérifiées sur la consommation d’eau et d’électricité.
  • Choisir vos partenaires consciencieusement : travaillez avec des data centers qui utilisent des énergies renouvelables et l’eau de manière responsable.
  • Plaider pour des régulations respectueuses de l’environnement auprès de vos pouvoirs publics

Conclusion

L’essor des data centers en Belgique illustre parfaitement un paradoxe moderne : comment soutenir une croissance numérique exponentielle sans aggraver la pression sur nos ressources naturelles ? Eau, électricité, foncier… Les tensions s’accumulent, et les exemples internationaux montrent que l’inaction n’est plus une option.

Pourtant, des solutions existent. En adoptant une approche plus responsable—via l’optimisation énergétique, l’utilisation d’énergies renouvelables et l’intégration d’une infrastructure IT circulaire—les entreprises peuvent concilier performance et durabilité.

L’avenir du numérique ne peut plus être pensé sans une gestion plus intelligente de nos ressources. Il est temps pour les acteurs du secteur d’embrasser un modèle plus transparent, plus efficace et, surtout, plus respectueux de l’environnement. Bonne nouvelle, vous n’avez pas à gérer cela tout seul, n’hésitez pas à contacter notre équipe d’experts qui saura vous accompagner dans cette indispensable transition!